J4 : Finale handi-escalade : « Et la foule se tut. »
Emotion lors de la finale de la compétition handi-escalade des déficients visuels B1.
C'est le propre des compétitions d'handi-escalade des catégories déficients visuels. Le guidage de l'athlète par son entraîneur au sol se fait à la voix. Par radio et parfois simplement en parlant très fort. L'organisation demande au public de faire le silence. Et qu'il compte 50 personnes ou plus de 7000 personnes comme ce soir, le public écoute. Religieusement.
Pas un bruit, pas un chuchotement dans l'AccorHotels Arena. Le respect pour ces quatre finalistes dans cette catégorie est total. Le Français Nicolas Moineau part en premier dans cette voie tracée sur l'immense mur de difficulté. La petite voix de Sébastien Gnecchi – l'entraîneur français de l'équipe handi-escalade – a bien du mal à remplir l'immensité de la plus grande arène de France. Le conseil est précis, très dynamique. « A droite, à droite, plus bas, ok. A 14h30 maintenant, plus à gauche plus à gauche, plus à gauche, ok, allez tu continues... » Le flux semble intarissable.
Nicolas Moineau lutte vaillamment. Il progresse dans le sévère dévers de ce mur qui n'a jamais semblé aussi imprenable. Il approche du réta, mais la rési n'y est plus. Il lutte, s'accroche comme il peut à la paroi. Mais ne fera pas un mouvement de plus sur cette dalle finale. L'Espagnol Francisco Javier Aguilar se fera surprendre par le dévers. Il devra se contenter de la 4e place. Le Japonais Koichiro Kobayashi semble lui bien parti dans sa voie. Il avance et se retrouve rapidement à négocier le réta. Et ça passe pour le Japonais, qui ne chute qu'à un mouvement du top, alors que la foule le voyait déjà sortir la voie. L'Italien Matteo Stefani ne fera pas mieux et devra se contenter du bronze. Koichiro Kobayashi est champion du monde 2016, Nicolas Moineau prend la médaille d'argent.